Le vol Zürich-Kilimandjaro nous a dézingué : deux changements à 22h (Istanbul) et à 2 h du mat’ (Dar Es Salam, Tanzanie) ça te casse la nuit. Mais on s’en fout : un safari avec nos greffons, ça faisait cinq ans qu’on en rêvait. Depuis notre dernier voyage à cinq.

Tous les contrôles sur le sol tanzanien, ça t’aide à faire plus ample connaissance avec  les fonctionnaires du cru. Hypotendus et atteints d’un syndrome dépressif sévère, ils sont imperméables à nos sourires, certes fatigués. Au rythme trèèèès lent auquel ils vérifient nos visas et tamponnent nos passeports, la correspondance pourrait bien partir sans nous. Mais ça les laisse indifférents. Promis : je ne dirais plus du mal des fonctionnaires des impôts..

Nous atterrissons à l’aéroport de Kilimandjaro aux premières lueurs de l’aube pour nous écrouler quelques heures plus tard au Weru Weru lodge. Quand on sort du coma en début d’après-midi, on comprend, mais un peu tard, que la chaleur ne va pas être au rendez-vous. Z’homme s’est sévèrement trompé sur la météo : il nous a vendu des températures tropicales alors qu’on se retrouve avec un temps d’automne en Alsace : humide et frais.

Sur les conseils d’Yvonne, la responsable de l’agence organisatrice, on prend un taxi pour Moshi, la « ville » la plus proche, direction le second hand market pour faire le plein de pulls et de pantalons. Ouais, ça nous a un peu déglingué le moral. En France, c’est la canicule, en Tanzanie, on met des pulls. Cherchez l’erreur. Remarque, ça nous a permis de taper la discute avec les vendeurs locaux et de marchander un peu pour nous faire arnaquer au juste prix. 

Le lendemain d’une nuit réparatrice, nous faisons la connaissance de notre chauffeur, Hans, et de notre guide, John. Comme dans le film RRRrrrr!!! où tout le monde s’appelle Pierre, ici on s’appelle Jean, en version multilingue. Ces Dupond et Dupont modernes brouillent habilement les pistes : Hans parle anglais et John allemand. Ça nous apprendra à avoir des préjugés.

C’est avec ce sympathique duo 100 % tanzanien, peau d’ébène et sourire d’ivoire. que nous prenons la direction de la cascade de Materuni. Elle est appelée « l’aînée » en dialecte local, nous apprend John, parce qu’elle a été découverte en premier parmi une série de cascades qui naissent du Kilimandjaro. Le « kili », comme ils l’appellent ici affectueusement, n’a rien à voir avec notre champion de ski national. Il désigne ce volcan éteint, sommet le plus haut d’Afrique qui culmine à 5 891 mètres, dixit John. Il s’escalade en une bonne semaine mais ce n’est pas l’objet de ces vacances. Je lis dans les yeux de z’Homme que l’ascension du Kilimandjaro est inscrite au catalogue des destinations futures. Soupir.

Le temps couvert ne nous permet pas de voir sa Majesté pourtant toute proche ; nous apercevons ses pentes et devinons son sommet sous les nuages. La cascade de 90 mètres vaut la balade, sauf que le terrain est détrempé et glissant. Déjà qu’il ne fait pas chaud, je manque de me casser la binette à plusieurs reprises, tout comme Louloute qui a hérité de moi un sens très précaire de l’équilibre. Partie avec un pantalon clair qui ne retrouvera probablement jamais sa couleur d’origine, un pull un peu trop fin et pas de coupe-vent, je me sens comme une parfaite touriste. Après tout, Hakuna Matata comme ils disent. 

2 commentaires sur “Les neiges du Kilimandjaro”

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