Quand mon dermato m’a téléphoné pour me donner les résultats du labo, je n’y ai d’abord pas cru. Un cancer de la peau, moi ? Qui m’expose si peu au soleil ? Sérieux ? Et pourquoi z’Homme – alias le lézard – il a rien lui, d’abord ? Hein ? HEIN ?

 

 

Pffff… c’est juste trop injuste. J’ai épousé un z’Homme qui aime tellement le soleil qu’il le prendrait en intraveineuse si c’était possible. En attendant, c’est pas lui qui s’est chopé un  « carcinome basocellulaire ». Ce nom prout-prout dont les médecins ont le secret se traduit dans le langage simple des humains par « cancer de la peau ». Un cancer « doux », si une telle chose existe, en tout cas un de ceux qui ne fait pas de métastases. Bonne nouvelle : je ne vais pas mourir, enfin pas tout de suite. Ça tombe bien, j’ai des projets les gars. Mauvaise nouvelle : faut enlever ce truc, qui se trouve pile sur ma face (ahaha) et laissera une trace dont l’ampleur reste à déterminer.

 

 

 

 

Justement, je demande à mon dermato si ma cicatrice sera aussi visible que celle de Ribery, vu que je n’avais pas prévu de pimper mon corps, mais il ne s’prononce pas : « ça dépend de la capacité de votre peau à se régénérer ». Tu sens que c’est un sujet un brin touchy. Du genre, quand t’es dans le couloir de la mort, que tu demandes si la piquouse te fera mal et que tout le monde est évasif. La chirurgienne-plasticienne en charge de l’opération d’extraction-comblement balaie la question de la main : « D’abord on enlève le carcinome et ensuite on avise. » Rassurant.

 

 

 

On me fixe rapidos une date d’intervention, ce qui rend l’affaire encore plus suspecte. Du genre : c’est pas grave, mais faut pas tarder à l’enlever. T’as bien compris qu’il y a péril en la demeure. Le Grand apprend mon psychodrame dans le groupe familial WhatsApp et me répond par un emoji bras levé suivi d’un cœur. C’est chouette de se sentir soutenue. Même à demi-mot.

 

 

Quand j’annonce mon cancer à Louloute, elle file chercher ses cours et m’annonce qu’elle pourra me faire le pansement post-opératoire. C’est cool d’avoir une infirmière à domicile. Meilleur placement jamais réalisé sur un greffon : les études sont gratos et le ROI (retour sur investissement) immédiat.

 

 

 

Pioupiou me dit que, cicatrice ou pas, je reste sa moumoute d’amour. Il enchaîne :

« Mais du coup, tu vas rester longtemps à l’hôpital ? »

« Non, c’est ambulatoire, je rentre dans la journée mon canari »

« Ah, ok. Nan c’est juste que si t’étais restée à l’hôpital je t’aurais demandé de rallonger mon temps d’écran, tu sais, comme ça je suis pas triste, je m’occupe genre avec Rocket League et tout ça. »

Ouais, c’est pas une tumeur du cerveau non plus.

 

 

 

Même si j’te l’accorde, un cancer c’est très con. Comme dirait mon père, qui l’a peut-être piqué à Desproges : « un cancer, plus con tumeur.

10 commentaires sur “Un cancer, plus con « tumeur »”

  1. Entre autres, Pierre disait : « Moi, j’aurai jamais le cancer, je suis contre. » Alors, à ton tour, de faire des citations qui resteront gravées dans le marbre.
    Avec tout ça, tu ne nous dis pas où c’est qu’il est ton micro-carcinome. Et maintenant, merde !

    1. Oula, je peux décemment pas me mesurer au Grand Maître !
      Mon micro-carcinome a été extrait « manu militari » il y a 2 jours – reste à cicatriser maintenant … et à se protéger avec un indice 50 pour ne pas en choper d’autres (ce qui est techniquement possible) ;-(

  2. Mon père a eu la même chose…
    Traité par le plus grand dermato à Mulhouse…
    Il l’a regretté…
    Il aurait mieux fait de ne pas y toucher disait il…
    C’était pire qu’avant…
    Celle ci a remplacé celle là et jusqu’à épuisement…
    Il est décédé finalement d’un autre quand-sert..,
    La peur crée le « cancer »
    Vitamine C a très haute dose et on en parle plus !
    Je ne crois plus en la médecine…

    1. Bonjour Françoise,
      Je suis navrée pour votre père, c’est triste de partir ainsi.
      Je continue à croire en la chirurgie et aux dépistages. Quant à la médecine générale et préventive, c’est à nous de prendre soin de notre corps.
      En effet. la vitamine C est une excellente idée, nous sommes de toutes façons carencés.
      Merci pour ce témoignage
      Barbara

  3. Tu demandais des citations non? Pas des « histoires vécues » qui au lieu de te remonter le moral, te plombent!!!
    Je te l’ai déjà dit, une cicatrice te rendra encore plus unique! Vive la vie!

  4. Bonjour Barbara,
    Ce à quoi nous sommes confrontés n’est jamais là par hasard et est toujours difficile à vivre surtout dans la santé, et je compatis à ta souffrance. La peau sert au contact et le visage est l’expression que je montre, peut-être as-tu vécu quelque chose de difficile à ce niveau là, en bio décodage on peut retrouver l’origine de cela pour le libérer plus facilement. Je suis là si tu as besoin. Avec tout mon soutien. Je t’embrasse. Florence

  5. Hello Barbara,

    Eh bien, la Françoise, elle te motive ! Faut bien le prendre car elle a perdu son père mais garde ton super pouvoir positif et tout ira bien.
    Ce fichu soleil n’a pas que des vertus sympathiques comme quoi il y a toujours des revers de médaille mais ça on le sait : « rien n’est tout blanc, tout noir mais d’un gris différent ». Il faut s’adapter et arrêter les intraveineuses pour z’Homme qui donne le mauvais exemple ! En même temps, il pouvait pas savoir que le carcinome vicieux allait sévir. T’as raison, c’est pas juste. Non pas que je souhaite la même chose à z’Homme mais quand même, c’est le lézard qui devrait changer de peau… Quand au pouvoir de compassion des enfants, il n’a pas de limite (mais pas en limite haut, non non c’est plutôt en limite bas, très bas, mais au moins tu as eu une réaction, c’est déjà mieux que rien) et comme je connais quasiment la même chose avec les miens, on se comprends… Que ta cicatrisation te soit favorable !

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