J’ai jamais vraiment compris l’intérêt de l’appli Snapchat. C’est vrai quoi, envoyer une photo qui s’autodétruit au bout de quelques secondes, c’est à peine mieux que d’essayer de traire une vache sur son smartphone ou de boire une iBière saisissante de réalisme.

Ben je dois pas être câblée comme mes gosses qui trouvent ça chanmé. Du genre, comment on faisait avant ? Ben avant on s’envoyait des photos qui duraient, qui étaient même imprimées – parfois – et collées dans des albums – soyons fous – ou gravées sur des CD – carrément – ou encore qui servaient de fond d’écran, je sais pas moi : ON EN FAISAIT QUELQUE CHOSE QUOI ! Tandis que là, t’envoie un truc … et il disparaît ! Pfff… #JeSersARien.

J’ai tout de même voulu en savoir un peu plus sur ce fantôme dont le jaune me flanque un peu la gerbe. Alors j’ai fait genre la maman cool qui gère et j’ai demandé à Louloute comment elle utilisait les filtres sur Snap. Nan parce que, steup, si tu veux pas faire mito, tu dis pas « Snapchat » en entier, ça fait super relou et has been de ouf. Tu dis « Snap » comme tu dirais « Steph » (de Monac), capice ?

Quelques glissements de pouce plus tard, Louloute me montre comment je peux me prendre en selfie avec des jolies cornes de cerf ou en train de dégueuler un arc-en-ciel. Abusé. Et totalement utile. Tu peux aussi faire un face swap. Ouais, j’avoue, échanger mon visage avec celui de mamie, j’en avais toujours rêvé. Après m’être amusée avec l’appli quelques minutes, uniquement pour pouvoir écrire cet article cela va de soi, j’ai demandé à quoi ça pouvait bien servir de s’envoyer des photos retouchées qui s’affichaient moins de 10 secondes et puis s’en va ?

Là elle m’a regardé, l’air de dire t’es sérieuse ? D’abord tu peux faire un replay à la fin de la journée si tu veux revoir des photos. Tu appuies longuement sur le snap en question et tu sélectionnes l’option “Replay”. Tu peux aussi faire ta story, qui peut être vue en illimité pendant 24 heures. Et sinon tu fais un screen, – une capture d’écran pour les non initiés – et elle joint le geste à la parole. Ah donc tu peux enregistrer et conserver un snap ? Oui mais l’expéditeur l’apprend, me dit Louloute. Sauf si tu passes en mode avion, me dit-elle sur le ton de la confidence. C’est du lourd en effet.

Récapitulons : tu envoies à tes amis (en-dessous de 18 ans de préférence) des snaps de ton quotidien en mode « je te fais partager ma vie ». Plus la peine d’écrire comme sur Facebook ou Twitter, plus la peine de taper des SMS avec des listes d’émoticônes longues comme le bras, grâce à Snap tu vas droit au but : tu envoies une image. Plus instantané, y’a pas. Éphémère, ça reste à démontrer. Au cas où, évite tout de même les snaps où t’es bourré voire à poil, mais faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Et justement quand il est dans son bain, Evan Spiegel le PDG de Snap Inc. doit bien se marrer : 700 millions de snaps échangés chaque jour, une entreprise valorisée à 16 milliards de dollars, tout ça pour s’envoyer des photos et des vidéos qui s’autodétruisent Askip*, et tout le monde à l’air de trouver ça géantissime. Cherchez l’erreur.

 

*À ce qu’il paraît

2 commentaires sur “Snapchat décrypté”

  1. je cite : « tout le monde a l’air de trouver ça géantissime ». Là, t’abuses un peu. Si par tout le monde, tu entends « les ados dont chacun sait que leurs neurones ne sont pas encore totalement connectés » plus quelques adultes, qui n’ont pas trouvé le bouton de connexion, alors, là j’opine (de blanc, bien sur)

    Papy grincheux

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