« C’est gentil, mais fallait pas ». J’ai failli dire ça à z’Homme, quand il m’a offert la rose rouge labellisée Saint-Valentin qui a allégé son portefeuille et alourdi notre empreinte carbone. La planète va mal, et on sait pourquoi maintenant.

Sérieusement, je suis pas contre la Saint-Valentin (quoique…) mais m’offrir une fleur coupée ? Vraiment ? S’il avait envie de donner dans le végétal, z’Homme aurait pu se fendre d’une vraie plante, tu sais, le truc qui a encore des racines ? Le genre qui se plante en terre, quoi. Mieux, il l’aurait plantée à ma place. Ensuite, il l’aurait recouvert d’un sac en toile de jute pour m’emmener dans le jardin avant de dévoiler avec émotion le fruit de son dur labeur, symbole de notre Amour avec un grand A. Et ensuite il l’aurait arrosée tous les jours et il lui aurait parlé avec tendresse pour que petite pousse devienne grande. Et à la prochaine Saint-Valentin, on aurait fait un rituel chamanique autour de la plante. Et on lui aurait même donné une petite sœur, qui sait. Rien que d’y penser, j’en ai la larme à l’œil.

Bien sûr, ça c’est quand tout se passe bien. Parce que si la plante crève en cours de route, on est mal. Avec l’effet miroir et la Loi de l’attraction, on va forcément faire le lien entre nous et la plante qui n’a pas survécu. Autant dire qu’on est partis pour quelques heures à analyser notre relation de couple et à essayer de comprendre ce qui a merdé. Comme quoi, tu peux te planter avec une simple fleur. Vu comme ça, les roses coupées, c’est zéro prise de tête. Pas étonnant qu’elles aient tellement de succès malgré leurs épines !

Cela dit, si z’Homme avait voulu me faire un cadeau écolo-responsable mais potentiellement moins risqué, il aurait pu piocher dans les cadeaux branchés du moment : un hôtel à abeilles, une bouillote en noyaux de cerises, une gourde Gobi, un shampooing-solide, un chargeur solaire pour mon iPhone… y’a l’embarras du choix !

Mais bon, j’ai un z’Homme retro qui le dit avec des fleurs. Comme il a perçu ma réticence, il me dit qu’il m’offrira une rose éternelle l’année prochaine.
« Une quoi ? »
« Oui, une rose éternelle, c’est une véritable rose qui ne fane jamais ! »
« Et tu sais ce qu’ils mettent dessus pour qu’elle se conserve ? »
« Heu… non ? »
Ni une, ni deux, je saisis mon smartphone, un petit tour sur Google et hop, je lis à voix haute :
« La rose éternelle passe par un processus dit « de stabilisation ». Il s’agit d’un procédé chimique où le bouton de rose subit plusieurs bains successifs qui la déshydratent, la réhydratent, la colorent… »
Plein de ressources, z’Homme conclut :
« Et sinon, un petit restau bio pour la prochaine Saint-Valentin ? »

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