Vous avez remarqué comme on se recycle en propriétaire d’un hôtel–restaurant-pressing-taxi quand nos enfants grandissent ?
Ma fille me dit qu’elle aimerait aller chez une copine samedi. C’est pour un anniversaire.
« D’accord. »
« Ah, au fait, ça commence assez tôt le matin, vers 9h30, le temps de tout préparer. J’ai promis de donner un coup de main. »
« Ben en effet, c’est aux aurores*. »
« Tu pourras m’emmener ? »
« Heu, ben d’accord. »
« Du coup, je ne mange pas avec vous à midi. »
« Heu, ben non, en effet. C’est dommage, j’avais prévu des lasagnes, puisque tu les aimes. »
« C’est pas grave, vous m’en laisserez. Et le soir comme je sais pas à quelle heure ça va finir, ce serait bien que je passe la nuit là-bas. »
« Ah ? »
« D’ailleurs, il me faudrait la tenue que j’aime bien, avec le short en jeans et le t-shirt venice beach qui se noue devant. Ils sont au linge. Tu feras une machine d’ici là maman ? »
« Ben, je vais y penser. »
« Non, vraiment, il me les faut. Je peux rien mettre d’autre. Mes copines ont déjà vu toutes mes autres tenues. Ah et pour dimanche, tu peux me chercher entre 11h et midi ? Pas après hein ? Pas comme la dernière fois où tu es arrivée en retard et ça m’a fichu la honte !»
« En même temps c’est aussi dimanche pour moi, hein ? »
« Au fait, on mange quoi dimanche midi ? »
« Nous, j’sais pas encore, mais toi le reste de lasagnes. Et prie pour qu’il en reste. »
Comme dirait mon père : quand on est trop bonne pâte, on risque de finir dans le pétrin.
*NDLR : pour un samedi matin
bravo ! j’aime bien le ton.