30 ans plus tard, il y a des choses qui m’échappent encore chez z’Homme. Certains traits de son caractère ne lassent pas de me déconcerter. Les psys disent que c’est bien de garder une part de mystère. Moi je vois plutôt ça comme une zone d’ombre. Mais bon, c’est de la sémantique.

Première bizarrerie : son TOC de l’hygiène. Déjà, un mec qui te nettoie en permanence la maison c’est limite suspect. Mais son TOC s’arrête au nettoyage obsessionnel des surfaces, et là on entre en eaux troubles. Par « surfaces » s’entendent les sols mais aussi la plaque de gaz ou les tapis de la voiture, en gros tout ce qui brille façon Monsieur Propre après un coup d’éponge, de serpillère ou d’aspirateur. Dans cette logique, la poubelle à descendre est une « non-surface », de même que la table à débarrasser ou encore le lit à faire. Ces corvées étant exclues (jusqu’à nouvel ordre) du TOC de z’Homme, elles peuvent bien traîner un peu, enfin jusqu’à ce que je m’en charge ou que mort s’ensuive. Oui parce que le beurre qui traîne toute la nuit sur la table de la cuisine, je te mets au défi d’en faire des tartines le lendemain matin sans te choper la salmonellose. Je le sais. Ça a failli m’arriver.

Autre curiosité : son sens déconcertant des priorités. Prends un dîner type, un soir de semaine, qui finit vers 20 h et beaucoup de poussières. Avant d’appeler la DDASS lis la suite. Comme le petit dernier a école le lendemain et qu’il est le maillon faible, je demande à z’Homme de le coucher pendant que je range la cuisine. Ça s’appelle le partage des tâches et c’est un acquis du féminisme depuis …, oui au moins. Mais z’Homme n’est pas opérationnel avant d’avoir consulté le programme télé, liké ses amis sur Facebook et passé la serpillère dans la cuisine (voir ci-dessus). Le petit s’endort debout que ça te fend le cœur, je finis donc par m’en charger sans être dispensée pour autant du rangement de la cuisine puisque cela ne rentre pas – hélas !- dans la catégorie « surfaces » (voir toujours ci-dessus).

Troisième mystère : z’Homme a l’oreille ultra-sélective. Exemple : quand j’annonce que le match de foot commence dans 2 minutes, il accourt aussitôt depuis l‘autre bout de la maison en mode chien de chasse, l’oreille aux aguets. Mais quand je lui parle, à table, de la réunion parents-professeurs à laquelle nous sommes conviés, il n’a pas dû écouter puisque j’y vais toute seule le jour J. Cette particularité biologique semble assez répandue dans l’espèce des z’Homminidés, ce qui ne me console pas outre mesure de ne pas être entendue.

Écoute ou attention monodirectionnelle, capacité à mener à bien des tâches non prioritaires voire redondantes : z’Homme présente des caractéristiques véritablement captivantes. À défaut de le comprendre, au moins je sais que je ne vais pas m’ennuyer ces 30 prochaines années. En sophro, ça s’appelle la visualisation positive.

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