L’égalité des sexes voudrait que je sache manier la perceuse. Sans mettre z’Homme à contribution. D’autant que cette entorse au féminisme ne contribue pas à la paix des ménages.

Décidée à faire du rangement dans la salle de bains, je me précipite chez Ikealand et reviens avec le caisson Metod (non, il n’y a pas de faute d’orthographe) sous le bras. À peine rentrée, je m’attelle au montage du meuble, fastoche. Le problème, c’est de l’accrocher. Ou plutôt de percer les trous pour le faire, sachant que la perceuse et moi, on n’est pas copines. C’est là que z’Homme entre en scène. Et que mes copines célibataires devraient logiquement m’envier. Ou pas.

Parce que quand je demande à z’Homme s’il veut bien fixer le caisson, il doit tout d’un coup faire des courses urgentes et importantes (?), puis réserver les vacances d’été (2016) voire faire la déclaration d’impôts (ah bon déjà?) … Bref, ça sent l’évasion à plein nez. Il faut dire que z’Homme, il a deux mains gauches. C’est utile au volley. Ça l’est beaucoup moins pour bricoler.

Finalement, après moultes supplications de ma part, il s’y met. Pour qu’il ait le champ libre, je me coltine un Monopoly junior avec le petit dernier et supervise les devoirs de la cadette. Je l’entends fulminer contre le mur (« foutu Placo »), puis contre la vis parachute qui tombe à travers le trou (« saleté de vis ») puis contre le trou lui-même, désormais béant (« b….. de m….. »). Du coup, il doit repercer un trou à l’écart du premier et donc décaler d’autant la fixation sur le caisson (« p…. de b….. de m….. »).

Pour laisser à z’Homme le soin de se concentrer sans offenser les jeunes oreilles, j’emmène le petit faire du toboggan au parc. Quand je rentre, il en est à son troisième trou et pas loin de taper sur le caisson à grands coups de marteaux. Ou sur moi. Je l’entends fulminer contre mes idées de rangement. Du coup, pour ne pas m’attirer davantage ses foudres, je range la cave, plie le linge, fait la lecture au petit, prépare le dîner, fait manger tout le monde et couche la smala avant de m’effondrer sur le canapé. Et de méditer sur l’intérêt d’apprendre à me servir de la perceuse. Pour pacifier z’Homme. Et maintenir les acquis du féminisme.

De toutes façons, comme dirait mon père, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

 

    

 

(Source image : http://www.pauillac-medoc.com/tourisme/culture-loisirs/126-animations/1176-fmaaqu033v5001o2.html

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