Adorateurs de la Sainte Croissance, passez votre chemin. Marie-Monique Robin[1] sort du bois et part en croisade pour rallier les fidèles autour de la bannière de la décroissance. Et ils sont de plus en plus nombreux.
La Sainte Trinité – croissance , productivité et compétitivité – a pris un coup dans l’aile. La langue de bois sévit chez nos élus ; la gueule de bois est sévère pour nous. Car la croissance est une bête mi-mythe mi-mystique qui se pique d’être la panacée alors qu’elle est assez en panne. Sont en augmentation le chômage et les inégalités, le reste est en chute libre : état de la planète, santé des populations, moral des troupes. A l’origine du mal : notre consommation effrénée, une addiction qui nourrit la Bête et n’est pas Belle à voir. Ami(e)s du shopping, n’allez pas voir ce film.
Heureusement, il y a de la lumière au bout du tunnel, et je ne parle pas de celle qui nous attend dans l’au-delà : les initiatives se multiplient, porteuses d’espoir et d’idées nouvelles.
A commencer par l’agriculture urbaine qui consiste à faire pousser des laitues aux portes des grandes villes. Ça défrise de voir une bande de jeunes diplômés qui en ont ras la choucroute d’être pris pour des courges et ont arrêté de battre le pavé pour travailler la terre.
Pour laisser les fossiles au placard, certaines communautés se sont lancées dans l’énergie renouvelable : celle du vent, du soleil et jusqu’à la micro-hydroélectricité. Tant mieux, parce qu’avec seulement 60 ans de pétrole devant nous, le réveil va être brut-al.
Enfin, dernier jalon de la décroissance positive : la monnaie locale, qui échappe à toute spéculation et se dépense près de chez nous. Il y a en France au moins 20 monnaies locales qui portent les doux noms de radis, stück, sol, éco, gentiane, sardine, etc.. De quoi sauver pas mal de petits commerçants et de retirer aux financiers les moyens de nous appauvrir.
La sobriété volontaire est loin de la descente aux enfers promise. Il y a du bonheur à posséder moins lorsque c’est voulu. Il existe des voies de sorties positives de la crise. Laissons nos homme politiques attendre une croissance qui ne reviendra plus et commençons à nous redéployer. Passons au plan B. Pour une fois, je suis d’accord avec notre Président quand il déclare (oct. 2013) : « la reprise c’est maintenant ».
La reprise en main de notre destin, individuel et collectif.
[1] Film « Sacrée croissance » par Marie-Monique Robin, disponible en replay sur Arte.
Marie Monique Robin croit avoir inventé la décroissance, elle n’a découvert que l’eau tiède. Gébé, Wolinski, Cabu, Doillon, ça vous dit encore quelque chose, les jeunes ? C’était il y a près de 50 ans : la joyeuse troupe lançait l’an 01. Plus loin, plus fort, plus jouissif. Aujourd’hui, Mme Robin ramasse les miettes de ce qui fut une idée forte, une idée neuve portée par une équipe talentueuse…
Retour de ping : La Saint-Valentin à 3 (c’est pas ce que tu crois) - Humour Me by Barbara