Cette année, z’Homme a glissé un cadeau de Noël pour moi sous le sapin. Intriguée et ravie, j’ai déballé ce joli t-shirt vert pimpant. Mais la preuve qu’il ne faut pas croire au Père-Noël, z’Homme a rajouté qu’à partir de maintenant, ça allait changer. Message reçu 5 sur 5.
C’est que z’Homme s’est auto-proclamé mon coach sportif personnel et il est deter’ à « révéler tout mon potentiel de coureuse » (sic). Je devrais être flattée vu son track record mais la première pensée qui me vient c’est plutôt OMG. Parce que quand z’Homme a trouvé un os, il se met en mode pitbull et il le lâche plus. Et effectivement, je me suis retrouvée à faire du fractionné le jour du 24 décembre, quand les honnêtes gens préparent tranquillement le dîner de Noël. Pour les non-initiés, le fractionné consiste à alterner des séquences de course très rapides avec des séquences de récupération, histoire d’améliorer son souffle et donc ses performances. Parlons-en des performances. J’ai beau dire à z’Homme que je cours pour le plaisir – traduisez, pas pour souffrir – il ne veut rien entendre. De toutes façons, me dit-il, tu te plains toujours de prendre du poids pendant les fêtes. Comme ça tu vas pouvoir é-li-mi-ner.
Bon, dit comme ça, c’est tentant. Sentant ma résistance fléchir, z’Homme m’a aussitôt concocté un programme d’entraînement pré-, péri- et post-Noël avec nouvelles résolutions pour 2016 et tout le tintouin. Aujourd’hui je vais avoir droit à une sortie avec du dénivelé. C’est bon pour ce que j’ai, à ce qu’il paraît. C’est peut-être pour ça que je me suis un peu lâchée sur le vin hier soir ? Mon foie proteste tout de même un peu ce matin, mais moins que d’habitude et je lui ai dit de la boucler vu que je vais courir aujourd’hui. Et d’ailleurs, idem pour mon début de migraine qui n’a qu’à bien se tenir parce que sinon, à quoi ça servirait que je me décarcasse, hein ?
Bref en attendant que z’Homme siffle la fin de la récré, j’observe avec envie mon petit dernier monter les 25’000 pièces de son lego Star Wars sans aucun problème digestif ni coach sportif. La cadette, tout aussi alerte – à part quelques problèmes d’acné mais ça, ça ne compte pas, hein – remet de l’ordre dans ses tiroirs cosméto qui ont fait le plein. J’entends le grand hurler de joie dans sa tanière parce qu’il vient de réaliser un pentakill qui le propulse au rang de Platinium 5 sur LOL. Bref tout va pour le mieux au pays des greffons qui ne préparent pas à manger, ne vident pas le lave-vaisselle, jouissent tranquillement de leurs cadeaux de Noël et surtout ne vont pas courir.
Comme dirait mon père qui l’a peut-être emprunté à un certain Georges Lucas : que la force soit avec moi.