Cochin ça me rappelle la Cochinchine, l’ex colonie française de l’actuel Viêt Nam. Cochin est située sur la côte de Malabar et ça me rappelle aussi les grosses bulles roses qui, enfants, nous pétaient à la figure.

Sur le trajet qui nous emmène vers la guest house, nous constatons que Cochin, c’est surtout des indiens partout (bon, ça c’est normal), du bruit partout (idem), un trafic oppressant de tuk tuk, voitures, camions, bus scolaires et scooters qui s’entrecroisent au millimètres et manient le klaxon avec l’autorité de ceux qui frôlent la mort à chaque instant. C’est aussi les arômes des épices qui ont fait la gloire de cet ancien comptoir et qui se mêlent aux relents de poisson pas frais. C’est enfin les saris aux couleurs chaudes et les étoiles de Noël en plastique fluo. Un véritable chassé-croisé de sensations qui devraient être mutuellement exclusives, mais pas en Inde.

La guest house ressemble à un ancien palais de maharadja désaffecté. Les sols sont burinés, les murs décrépis, le mobilier un patchwork d’antiquités poussiéreuses. Et pourtant, le charme opère. Les propriétaires sont avenants et très catholiques comme en attestent les nombreuses bondieuseries qui ornent la maison.

A peine entrée dans la chambre, je repère le grand lit face à la clim. Par-fait. Je m’y allonge façon sac à pommes de terre. Mon cerveau, ramolli par le décalage horaire qui bat son plein, enregistre vaguement les commentaires qui fusent tout autour :
« T’as vu la salle de bains ? Beurk ! Y’a des toiles d’araignées partout »
(Voix aigüe, c’est ma fille)
« Ben t’as qu’à fermer les yeux quand tu prendras ta douche »
(Voix de z’Homme, agacé)
« Ça casse les corones, je capte pas la wi-fi dans la chambre »
(Voix grave, ça c’est mon ainé)
« Ben comme ça t’auras plein de temps libre »
(Voix de z’homme, irrité)
La même voix rajoute :
« Zut, il y a pas de porte de séparation entre les deux chambres. Bon tant pis, mais le petit il dort avec vous»
Grand concert de protestations.
Le petit en question fond en larmes et je l’entends geindre :
« Je veux rester avec maman »
z’Homme lui répond, à cran :
« Tu vois pas qu’elle est fatiguée ta maman ? Et pis y’a des choses plus importantes, tu vas pas nous faire un caprice pour si peu, hein ! »

Allez, ça ira mieux demain.

Photo : fresque murale Dutch palace, Cochin.

1 commentaire pour “Des Indiens dans la ville”

  1. 1. Indien : habitant de l’Inde. indien : peau rouge (variété de sous hommes légèrement exterminée par nos ancêtres droit-de-l’hommistes). Du moins, je crois ( j’ai la flemme de vérifier)
    2. C’est quoi ce test waciste destiné à vérifier que je ne suis pas un robot ? Alors, seuls les forts en maths ont le droit de commenter ?

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