Les enfants ont le chic de nous mettre devant nos contradictions. C’est très agaçant. Pour avoir le dernier mot, tous les moyens sont bons. Y compris de couper court à la discussion.
Le petit m’interpelle en plein milieu du pliage de linge :
« Maman ? »
« Oui ? » (en train de plier le linge, esprit occupé)
« Eh ben tu sais, Léo c’est plus mon copain »
« Ah bon ? » (réponse machinale, esprit toujours occupé)
« Ben non pasqu’y voulait mon avion, mais moi j’avais pas envie de lui prêter »
« En même temps, si tu prêtes pas tes affaires … » (sans conviction, esprit pas encore disponible)
« Oui mais toi t’as dit qu’on est pas obligé de prêter si on veut pas »
« J’ai dit ça ? » (esprit enfin disponible)
« Oui, même que t’as pas voulu me prêter ton téléphone quand on était aux courses »
« Euh … quand ça ? » (attentive à 100%)
« Ben hier, quand on était aux courses »
« Oui mais c’est pas pareil, c’est des affaires de grand, j’avais peur que tu le casses » (rationnelle)
« Ben alors pourquoi t’as pas prêté ta voiture à papa ? T’avais peur qu’il la casse ? »
« Euh non, là c’était autre chose » (embêtée)
« C’était quoi ? »
« C’était parce que ma voiture elle est toute neuve, que j’avais envie de rouler avec, bref, j’avais envie de la garder pour moi, pour une fois que j’ai une voiture neuve !» (sur la défensive)
« Ben ouais, c’est comme moi avec mon avion quoi… »
« Dis, tu veux pas aller voir la télé ? Je crois qu’il y a les Tortues Ninja à cette heure » (agacée et même pas honte)
Comme dirait mon père : la télé tue la communication. Parfois, c’est une bonne chose.