Trop de déco tue la déco. Mais certains n’ont pas eu le mémo. Persuadés de contribuer à « la magie de Noël » comme ils disent chez Disney, ils surchargent leur maison de décos clinquantes. Et la contagion gagne du terrain.

Les rideaux lumineux grimpent le long des toits et des fenêtres, les Pères-Noël n’en finissent plus d’escalader les façades, les luges et les rennes lumineux ont envahi les pelouses. Ça pique les yeux en plein jour ; à la nuit tombée, ça éblouit. Car les aficionados du LED ne font rien à moitié : ils multiplient les tubes, les guirlandes et les sujets et n’hésitent pas à mélanger les effets de lumière qui vont de l’éclairage bleu pulsé aux guirlandes clignotantes d’un blanc spectral, en passant par les couleurs changeantes de l’arc en ciel. Et d’une année sur l’autre, leur palette s’enrichit.

L’électricité étant quasiment gratuite grâce aux LED, plus rien n’arrête désormais les apprentis décorateurs. C’est Las Vegas dans les rues de Nidorfla. Et il y a de nouvelles recrues chaque année. L’équipe de Marie Claire Maison ferait sans doute une tête d’huître avariée mais c’est parce qu’elle n’y connaît rien à la sous-catégorie « Je décore et ça se voit ». Et puis, c’est bien connu, la nuit on a besoin de lux, pas de luxe.

Furieusement tendance cette année, le spot laser qui projette des flocons de neige et autres Pères-Noël mobiles sur la façade. À quand la maison emballée comme un gigantesque cadeau, façon Christo ? Mais je m’égare, je parle d’art. Si cette tendance se confirme, on pourrait bien voir apparaître un petit train pour promener les badauds ébahis à travers les rues illuminées de Nidorfla. Ne rigole pas, ça se fait déjà à quelques encablures d’ici.

Éclairés ou allumés, ces créateurs d’un nouveau street-art éphémère et saisonnier méritent leur place au paradis. « Heureux soient les Fêlés, car ils laisseront passer la lumière. » Amen.

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