Les écureuils ont dû faire un sacré raffut dans ma tête pour que j’accepte de repartir en vacances en vélo avec z’Homme, secrètement amoureux de la pédale. J’avais pas prévu la canicule qui défonce et la selle qui brûle les fesses ambiance Jeanne d’Arc au bûcher.
J’avais aussi oublié que pour z’Homme une moyenne inférieure à 19.5 km/h c’est juste « pas envisageable ». Je ne pensais pas non plus que Pioupiou râlerait pour s’entraîner à devenir un ado et que Louloute mettrait ses écouteurs pour s’isoler des darons. Mais je déraille.
Premier jour de notre aventure cyclotouristique, Mantoue, Italie. Départ à 9h sous un soleil de plomb, on a tous hâte d’enfourcher nos montures mais pas pour les mêmes raisons. Les ¾ de la famille veulent arriver rapidement – pour se mettre à l’ombre ; le ¼ restant veut pédaler sous le soleil – pour huiler son bronzage et sculpter ses muscles. Oui, c’est aussi ce que je pense…
Fuites et débandade
Cette longue étape de 48 kilomètres commence mal, avec l’huile solaire qui a des problèmes de fuite consécutifs à un bouchon mal vissé. J’essuie les dégâts comme je peux et on repart plus en nage que jamais. L’Italie est avare en panneaux de signalisation, notre cheminement est lent et incertain. Après même pas 10 pénibles petits kilomètres, Pioupiou a aussi des problèmes de fuite consécutifs à une légère gastro. Il essuie les dégâts comme il peut et on repart encore un peu plus liquides qu’avant. L’heure avance, nous progressons de moins en moins vite, le soleil brille de plus en plus furieusement.
À mi-parcours, Pioupiou déclare forfait, Louloute refuse d’avancer sur son VTT « pourri » et moi j’ai les premiers symptômes d’une insolation. Z’Homme est le seul à rester guilleret dans cette équipe de bras cassés. Canicule-proof, il remorque Pioupiou à la force de ses mollets en devisant comme si de rien n’était (pour rappel : son vélo n’est PAS électrique) et moi j’échange avec beaucoup de mauvaise grâce mon VAE contre le VTT de Louloute, lequel est malpratique je confirme.
Canicule made in Italy
Nous arrivons 5 heures plus tard à l’étape, sous des températures dépassant allégrement les 40°. Les ¾ de la famille sont exsangues, le ¼ restant est fringant et partira faire 18 km en courant un peu plus tard dans la journée. Oui, c’est aussi ce que je pense…
Le premier qui me dit que le vélo c’est grave écolo de sa race, je lui envoie ma batterie de VAE (3 kilos) à la figure. Le vélo, ça crève oui, et c’est tout.
Illustration : la délicieuse Mathou et son crayon d’humeur, à suivre ici et là, sur Facebook.