Ce week-end, en cours de coaching, j’ai découvert un truc super sympa qui s’appelle le Hbdi. Comme ça, on dirait le nom d’un virus, mais en vrai ça veut dire Hermann Brain Dominance Instrument et ça parle des préférences cérébrales.
Bon alors comme je te sens moyen chaud sur ce genre de sujets – c’est pas une critique, hein, chacun son truc – je vais t’expliquer à quoi ça sert. Déjà, le HBDI t’aide à comprendre comment tu fonctionnes. Au cas où tu saurais pas encore. Du coup, tu apprends, bouche bée d’admiration, qu’il y a quatre grands modes de pensée et de fonctionnement préférentiel, avec un code-couleurs comme dans le métro, pour que tu te perdes pas : le créatif (en jaune), le communiquant (en rouge), l’organisateur (en vert) et l’analyste (en bleu). Par ricochet, ça t’aide aussi à mieux comprendre les autres.
Papy Herrmann chez les Nobels
Y a pas à dire, ça phosphore aux US, où Papy Herrmann nous a mis ce modèle au point. Entre nous, il devait quand même s’ennuyer ferme chez General Electric pour inventer un pareil bidule. Et comme il avait plein de salariés sous le coude pour tester sa théorie, il en a profité pour la peaufiner et la valider. Autant s’ennuyer utile.
Tout ça pour te dire que quand j’ai vu arriver le truc, j’ai pensé que ça allait encore être un de ces tests pour te faire perdre 10 minutes, du genre « Quel est ton animal totem ? » ou « Pour quel métier es-tu fait ? ». Mais notre Master Coach nous a expliqué que Herrmann l’avait joué fine en s’appuyant sur les travaux de Roger Sperry, Prix Nobel de médecine en 1981, pour élaborer son joli diagramme coloré. Restait plus qu’à savoir dans quel cadrant je me situais.
Où l’on apprend que je suis tricolore
Normalement tu dois répondre à un questionnaire long comme le bras, mais notre Master Coach et son regard laser m’ont disséquée, évaluée et classifiée en deux coups de cuillère à pot. Verdict : je suis une tricolore . Toutes les couleurs s’appliquent à moi sauf le bleu, en gros. Autrement dit, mon pauvre cerveau hésite sans cesse entre faire appel à l’imagination, à la méthode ou aux sentiments. Voilà qui explique mes court-circuits fréquents, parce que faire l’aller-retour entre toutes ces possibilités, ça te grille un paquet de neurones en chemin. D’autant que la ressource bleue (logique et analytique) étant en incapacité de travail dans mon cortex, c’est vachement handicapant pour faire des choix. À qui tu donnes la parole quand t’es au rayon pinard, hein ? Le jaune qui aimerait bien essayer un vin qu’il ne connait pas ? Le rouge qui opterait plutôt pour un vin bio Demeter ? Ou le vert qui choisirait le même que la dernière fois ? Au final, c’est le verre de rouge qui l’emporte, il faut bien que jaunisse se passe.
Où l’on apprend que z’Homme est monochrome
Mais la grande révélation de ce cours pour moi, c’est que j’ai enfin compris le fonctionnement de z’Homme. Analytique, gestionnaire, factuel, orienté performance : contrairement à ce que j’ai longtemps cru, mon z’Homme a moi, il vient pas de Mars – la planète rouge – mais d’un univers bleu. Enfin tout s’explique, y compris sa passion pour le Grand Bleu ! 32 ans plus tard, la dynamique de notre couple m’est apparue comme la Sainte Vierge à Bernadette Soubirous : z’Homme est monochrome quand je suis tricolore. Il fonctionne en bleu quand je fonctionne en tout, sauf en bleu. Ça apporte un autre éclairage sur nos échanges.
Par exemple, quand je me suis inscrite à ce cours de coaching, je lui ai demandé :
– « Et si je le faisais, ce cours de coaching ? » (jaune)
À quoi il a répondu :
– « Combien ça coûte ? »
Comme il y a zéro bleu dans mon cerveau, je savais pas, alors j’ai botté en touche :
– « Tu sais, je vais comprendre des choses sur moi et faire des rencontres passionnantes » (rouge)
– « Et ça va te rapporter quoi ?»
– « Heu…je vais aussi apprendre des outils et des méthodes ? » (vert)
– « C’est bien joli tout ça, mais le retour sur investissement là-dedans ?»
– « Gné ?»
Maintenant au moins je sais qu’il n’y voit que du bleu. C’est pas de sa faute. Et ça m’aide à le comprendre. Même si ça répond pas à sa question.