Vacances = luxe, calme et volupté, comme dirait le poète. Bon, j’ai oublié de préciser : vacances AVEC les enfants =  luxe impensable, calme impossible et volupté à la sauvette.

On pose nos deux roues, fourbus après une étape plus longue que d’habitude. La ferme qui nous attend est labellisée « Biker-freundlich » (NDLR, amie du vélo), budget réduit mais accueil chaleureux. Nous éternuons à tour de rôle, sans savoir si c’est le rhume des foins ou l’allergie aux traitements des champs de maïs qui nous cernent. Les chambres sont modestes mais le hangar à vélo généreux. Ça c’est pour le luxe.

A peine installés dans nos chambres, nous constatons que la route qui borde la ferme est l’équivalent d’une nationale et qu’il est impossible de fermer les fenêtres, chaleur oblige. L’air conditionné, c’est pas un truc de fermier et de toutes façons, ici, le luxe est réservé aux vélos (voir plus haut). Les deux petits sont remontés comme des coucous et courent dans tous les sens, le grand en tape subrepticement l’un ou l’autre, histoire de se défouler, ce qui les fait redoubler d’ardeur. Ça c’est pour le calme.

Je ferme la porte de notre chambre et me rapproche de z’Homme quand le petit dernier déboule dans notre chambre en hoquetant « Maman, eh ben, eh ben, eh ben elle m’a dit que j’aurais pas le droit de manger ce soir parce que j’ai pas voulu lui prêter mon doudou ». Il parle de sa sœur, bien entendu, qui le suit de près pour nous expliquer qu’« il est complètement mytho, j’ai jamais dit ça, n’importe quoi » à grands renforts de gestes exaspérés. Mais le petit reprend de plus belle « Si, si, tu l’as dit, si c’est vrai, tu l’as dit. » Sa sœur finit par prendre à témoin son ado de frère, qui s’en fout éperdument du moment qu’il est connecté à la Wi-Fi. On met les deux petits à la porte, gentiment mais fermement. Où en étions-nous ? Ben nulle part puisque l’ado en question frappe à la porte : « A quelle heure on mange ? J’ai super la dalle moi ! ». Ça c’est pour la volupté.

Comme dirait mon père : on n’a jamais autant besoin de vacances que lorsqu’on en revient.

(photo : bbildik.deviantart.com)

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