Les Italiens, c’est vrai qu’ils trichent au foot (#demandeazizou) mais faut leur laisser une chose : leur cuisine. Notamment le combo antipasti-pizza-pasta, plein de calories bien solides, de celles qui te collent physiquement et irrémédiablement au corps, mais tellement papillo-réjouissant. z’Homme est ravi, ça le prépare à son prochain trail (il a toujours un trail sous le coude au cas où il mangerait des pâtes). En prime : les gosses ne râlent jamais en passant à table. Quant à moi, je m’efforce d’éliminer manu militari cet empilement de calories qui menace dangereusement ma silhouette, déjà fortement compromise, façon Tour de Pise qui pencherait de partout.

Pas météo-compatible

L’Italie aime tellement les pâtes que tu n’as pas besoin d’arriver en fin de mois ou en fond de placard pour en manger, elles figurent d’office à tout menu qui se respecte. En vrai, c’est bien le seul avantage du pédalage forcené sous un soleil de plomb : brûler autant de graisse que possible pour arriver à l’équilibre pondéral après le primo piatti de spaghetti alle vongole, le secondo piatti de frittata mista servi avec ses patate al forno et la gelati, sans oublier la grappa pour rincer tout ça.

Je n’ai jamais compris comment un pays qui passe le plus clair de son temps sous le soleil peut promouvoir une gastronomie aussi radicalement inadaptée au bikini. D’accord, nous on a la raclette et la tartiflette, mais seulement en hiver, quand on peut porter la doudoune qui va avec. Scusa ma notre cuisine à nous est météo-compatible, pas fous ces gaulois.

Roule à l’ombre (si tu peux)

En tout cas, j’ai testé pour toi : dans le delta du Pô, la seule ombre au tableau c’est qu’il n’y a en pas une seule, même pas celle du doute. Louloute râle – quoi de neuf sous le soleil ? – et Pioupiou couine qu’il fait trop chaud tandis que je collectionne tranquillement les coups de soleil. Pour z’Homme tout va bene, qui pédale en sifflotant, torse nu et barbe au vent (oui, enfin, barbichouillette mais c’est pour la rime).

Les mamas nous jettent des regards désapprobateurs en voyant nos gamins faire du vélo sous le cagnard, i poveri, avec leurs lourdes sacoches, che miseria. Je suis pas sûre, mais il m’a semblé qu’elles faisaient discrètement le signe de croix sur notre passage. Pour pas enfoncer le clou, j’ai fait semblant de peiner sur mon VAE et on fait un pèlerinage de fontaine en fontaine.

La langue de Dante

Sinon, je me mets piano ma sano à l’Italien, avec de nombreux dérapages en espagnol, quelques bribes d’anglais et une copieuse dose de langage gestuel. De toutes façons, ici, c’est la langue native. Z’Homme parle un franglitalien de son cru – where is ze restaurant pour mangiare uno pizza – que curieusement, tout le monde capisce.

Les gosses se gaussent de nos efforts langagiers.
Louloute lève les yeux au ciel :
– Apprendre l’italien mais genre, même pas ça te sert à mater des séries ! Utilise Google traduction, ça va plus vite.
Je lui rétorque, toute fière de mon argument imparable :
– Et tu fais quoi quand tu captes pas la Wi-Fi ?
Pioupiou répond à sa place :
– bah tu suis les panneaux, regarde ! dit-il en me montrant du doigt un grand M jaune.

Et l’espéranto, on en parle ?

 

Illustration : la délicieuse Mathou et son crayon d’humeur, à suivre ici et là, sur Facebook.

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