Après notre arrivée à Denpasar et quelques jours de récupération à Sanur, nous filons sur Ubud, capitale culturelle de Bali, entre rizières et ravins escarpés. Et fief du bouddhisme et du yoga.

Sama’s Cottage est un ensemble de bungalows balinais en terrasses, organisés autour d’une piscine. Jus de mangues à l’arrivée. Petit-déjeuner servi devant la porte. Service d’une exquise gentillesse. Le truc impayable chez nous. Ici, on se dit qu’ils ont oublié un zéro.

Z’homme nous emmène à la Monkey forest, un sanctuaire peuplé de 200 macaques, l’équivalent tropical de notre montagne des singes. Le site aurait pu servir de décor à Indiana Jones, avec sa végétation luxuriante, ses statues moussues, ses arbres aux racines apparentes. Les primates font les singes, on n’en attendait pas moins d’eux. En un clin d’œil ils passent de l’épouillage mutuel au dépouillement des touristes – et avec quel brio! Le petit est intimidé. Tant mieux. On lui dit que s’il n’était pas sage, on le confierait aux macaques. On a peut-être tapé un peu fort parce qu’il se met à pleurer à chaudes larmes. Bon d’accord, c’était pas cool mais on a quand même rigolé comme des hyènes.

Le lendemain, je me laisse embarquer dans une galère qui s’appelle Adventure Rafting on the Ayung river. Déjà Adventure + Rafting dans la même phrase ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Mais comme je suis quand même un peu blonde, j’ai dit oui sur un coup de tête. Et après j’ai passé toute la durée du transfert en pick-up à me maudire sachant que je n’ai pas, mais alors absolument pas, le pied marin. Ni le cœur Marine pour la Pen, mais c’est un autre débat (Stéphane De Groodt, sors de ce corps). A l’arrivée, on nous affuble d’un casque jaune et d’un gilet rayé jaune et noir qui nous donnent un look très seyant d’abeille quand on a une taille de guêpe, de bourdon dans le cas contraire – voire de frelon asiatique pour les locaux. Le sentier qui mène à la rivière est raide et interminable ; j’allais ouvrir la bouche pour bougonner histoire de pas perdre la main – à l’étranger, le Français a une réputation à tenir – mais je me fais couper l’herbe sous les pieds par les Indonésiennes qui ne trouvent rien de mieux à faire que de remonter les 357 marches en portant sur leur tête les rafts dégonflés et pliés. Pfff… va râler après ça !

Nous embarquons avec trois Bruxellois et z’homme commence à trouver qu’on multiplie les handicaps une fois. Une belge blonde à la limite mais une blonde et des belges bruns houblons, ça pourrait faire malt. La rivière brasse, ça me met la pression. Je crains la descente. Mais une fois la première chute franchie, alors que seul mon cœur a chaviré, je commence à me détendre et à admirer le spectacle : gorges sinueuses, jungle verdoyante, cascades pittoresques, iguanes qui se dorent la pilule et sculptures sur pierre qui racontent la légende de Ramayana. Après ça, même les gorges du Verdon c’est fadasse. Tant mieux, j’avais pas l’intention de les faire. Parce ce que quand le tour est fini, après une heure et demi de rafting, je suis bien contente de retrouver la terre ferme jurant, mais un peu tard, que l’on ne m’y prendrait plus.

2 commentaires sur “Ubud-isme”

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