Tu sais ce qu’il y a de mieux qu’un z’Homme et des greffons qui tournent en orbite autour de moi ? La même constellation dans un autre univers – une autre gala-ski – quelque part ou ailleurs, pourvu que ça soit SANS MOI. Et que je sois un peu seule. Sérieusement, on n’a rien inventé de mieux depuis le pain en tranches.

Mais d’abord, commençons par l’épineux sujet des vacances scolaires. À l’Éducation Nationale, ils donnent plein de vacances à nos gosses. Ils sont comme ça, généreux jusqu’au bout. Tiens-toi bien : la France est le pays au monde à distribuer le plus de congés scolaires. Juste après la Grèce et la Bolivie. Vu comment ça s’est terminé pour eux, ça rassure pas. Mais surtout, qu’est-ce qu’on fait de nos gosses toute la journée, nous les gens de la « société civile », qu’on est pas des profs et qu’on n’a pas quatre mois de congés à poser dans l’année, hein, j’te l’demande ? Je parle quand même de millions de parents, là ! Et, comme dirait l’autre, tout le monde s’en fout. Je vais te dire, t’as en gros trois options : 1) Tu colles les greffons toute la journée devant la télé et tu leur interdis d’en parler, même plus tard à leur psy, 2) Tu les envoies au centre de loisirs. Ils reviendront peut-être avec des poux et des blessures, mais ils seront tellement claqués qu’ils en oublieront de râler pour aller au lit, 3) Tu les envoies chez mamie et ils deviendront incollables à Qui Veut Gagner des Millions.

Dans tous les cas, tu peux dire adieu à ta courbe de performance. Ils vont te ralentir ton rythme, te pourrir ton café du matin que tu prenais toute seule quand tout le monde s’était barré, te demander beaucoup plus souvent à manger parce qu’ils auront rien d’autre à faire, inviter des copains à la maison ce qui t’obligera à ranger la maison avant et après, aller chez des copains qui habitent en dehors des lignes de bus pour que tu fasses le taxi, et j’ai déjà dit qu’ils mangeront beaucoup plus souvent ? Je continue ?

Vacances de ski en famille

Je continue. Pour remédier à ce problème, certains parents pensent que c’est une bonne idée de partir en vacances de ski avec leurs enfants. Mouahahahahahaha. Je te donne un indice : les mots « vacances » et « enfants » sont dans la même phrase. Bien sûr, tu peux inscrire tes gosses aux cours de ski, de snowboard, de chien de traîneau et j’en passe. Au moins, tu pourras t’enfiler quelques verres de vin chaud en douce et filer au sauna pour finir enfin le magazine que t’a commencé l’année dernière. Et tant pis si ça te coûte ton PEL, on peut pas tout avoir dans la vie non plus.

Mais sérieusement, les vacances de ski en famille j’ai donné. Je peux te dire, par exemple, que pour éviter de creuser ton découvert tu seras tentée de débarquer avec ton stock de bouffe. Sinon, vu les prix de la supérette en station, tu vas passer au Régime Pâtes, dit « Demis Roussos ». Du coup, tu vas être obligée de faire du ski toute la journée pour éviter l’hyperglycémie. Dans tous les cas, tu vas te mettre à la popote. Ce qui va te faire un plaisir de ouf après une journée passée en plein air sur les pistes – ou pas. Surtout que les greffons ne vont pas très bien prendre le coup de la vaisselle après ledit repas et que tu peux t’attendre à un concert de râleries. Prévois aussi un budget pour racheter les gants, écharpes et autres sticks à lèvres qui seront oubliés aux toilettes ou perdus sur les pistes. Si tu tombes sur des enfants pénibles et des parents pas mieux, c’est que t’es en plein sur les vacances scolaires des Parisiens. Pas de chance. Pour y échapper, reste les Alpes suisses, mais là tu claques le PIB du Rwanda à la semaine. À toi de voir. Après, honnêtement, s’il y a de la neige et qu’il fait pas moins cinquante, ça peut laisser de bons souvenirs. La trace du masque sur le visage par exemple.

Débordement professionnel

Comprenant que, malgré ses supplications, je ne partirais pas « en vacances » cette année au motif officiel de débordement professionnel, z’Homme a décidé d’aller au ski avec Pioupiou. J’ai vite fait les maths : Louloute partait skier avec une copine et Le Grand était en internat. Je récupérais donc la maison pour moi toute seule. Pour éviter que cette idée de génie ne retombe comme un soufflé, je l’ai tout de suite encouragé – je me suis retenue de faire la danse du ventre mais l’esprit y était. J’ai marqué le calendrier d’une énorme croix rouge et j’ai allumé un cierge pour qu’ils se cassent rien avant de partir.

Sérieusement, dormir en diagonale dans le lit, laisser brûler les lumières dans toute la maison, laisser traîner aussi les miettes et les chaussures tant qu’à faire, ne jamais reboucher le tube de dentifrice et me lever le matin seulement si je veux : c’est pas un beau programme ça ? Ça va être dur de bosser, du coup.

Crédit photo : la talentueuse Mathou, à suivre ici : crayondhumeur.blogspot.fr et là : Facebook Mathou illustrations

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