Cette année, Saint Nicolas et son acolyte, le Père Fouettard, ont eu un empêchement et ne sont pas passés à la maison. J’ai senti un soulagement palpable côté petit dernier. Et une déception mal dissimulée côté cadette. J’ai décidé de mener l’enquête.

« J’ai l’impression que le petit a très peur du Père Fouettard, tu sais pourquoi ? »
« Ben oui c’est un trouillard »
« Tu lui aurais pas raconté des trucs qui font peur ? »
« Pas vraiment »
« Okayyy. Vas-y déballe. »
Elle a son tic nerveux où elle se tripote les cheveux
« Ben je lui ai dis que s’il est pas sage il ira dans le grand sac du Père Fouettard »
« Tiens donc. »
« Mais il m’a pas cru. Il a dit que le sac était trop petit… »
« Et ? »
« Alors je lui ai dit que c’était un sac magique et qu’il pouvait emmener n’importe qui même un adulte … »
« Et donc ? »
« Ben comme il est pas cool avec moi en ce moment je lui ai dit que le Père Fouettard allait certainement partir avec lui. »
« Et revenir un jour ? »
« Après avoir passé 3 jours dans le noir sans manger, oui »
Elle a le bon goût d’être un peu embarrassée tout de même.
« Mais tu es vraiment sadique ma pauvre fille ! Lui faire peur comme ça, il doit être mort de trouille !!! »
« Eh oh maman, tu me racontais la même chose quand j’étais petite, je te signale hein, j’ai pas oublié non plus !»
« Pas du tout, je disais seulement que SI tu n’étais pas sage il t’emporterait, j’ai pas dit que c’était du tout cuit »
« Pfff, la différence que ça fait. J’avais pareil la trouille. Et puis d’abord, c’est qui qui a eu l’idée de le faire venir le Père Fouettard, hein ??? »
Évidemment. On peut voir ça comme ça.
Alors, dans un élan de nostalgie je lui raconte :
« Quand on était petits, mon frère et moi, ma grand-mère faisait venir Saint-Nicolas sur son âne gris. Un vrai âne qui crottait pour de vrai et tout et tout. Bon il faut dire que c’était un petit village et il y avait encore des fermes. On entendait la cloche tintinnabuler et il entrait, flanqué du redoutable Père Fouettard qui nous fichait autrement la trouille que vous, avec son fouet et son méga sac en toile de jute. Il nous est d’ailleurs arrivé de recevoir un petit coup de fouet sur les guibolles, juste histoire de voir que c’était pas une blague et après, crois-moi, on se tenait à carreau. Enfin au moins jusqu’à Noël, puisque le Saint-Nicolas était censé être pote avec le Père Noël et on avait peur qu’il nous sucre nos jouets si on désobéissait à nos parents. Tu vois le topo.»
Après un moment de silence, ma fille rajoute pensive :
« Après ça, je comprends vraiment pas pourquoi tu le fais encore venir, le Père Fouettard. »
Certes.

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