Bientôt la belle nuit de Noël, la neige étend son manteau blanc – ou pas. Côté cuisine, on fait le plan de table et on dresse la liste des dernières courses. Les greffons en profitent pour glisser quelques suggestions pleines de maltodextrine, de nitrites et de glutamate (E621).

Si tu les laissais faire, ils te feraient des saucisses cocktail Herta en entrée à cause du goût des choses simples, des lasagnes au cheval, parce qu’heureusement il y a Findus, et ils se lèveraient tous pour une Danette au dessert. En gros, ils délégueraient le repas de Noël à Nestlé, Danone et autres conglomérats du food, rois mages des temps modernes qui ne suivent plus l’étoile mais le bâton de berger- celui de Justin Bridou.

Comment leur faire comprendre que l’industrie agro-alimentaire nourrit deux races d’humains : les consommateurs et les actionnaires ? Et qu’elle n’hésite pas à sacrifier la santé des premiers pour mieux nourrir les derniers qui lui sont chers. Très chers.

Heureusement, l’état veille à notre santé. Cochonou n’a pas sitôt fini de parler du bon saucisson comme on l’aime chez nous, que déjà on entend une voix raisonnable mais pressée nous débiter : Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé ». Et ça, c’est rassurant.

N’empêche, pour ne pas être le Poulet Loué de la farce, on n’est jamais trop prudent, j’ai tenu bon face aux pressions du lobby familial. Les apéricubes n’ont qu’à bien se tenir et le foie gras Labyerie ne passera pas par moi. Et puis si je dis oui, ne serait-ce qu’à un seul de ces petits amuse bouche croquignolets made in Picard, c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres, et ça c’est pas très éco-responsable.

Du coup je pèle mes légumes toute seule sur fond de Jingle Bells qui passe en boucle. Ça m’apprendra à faire simple. Et sinon, toi, tu fais quoi à Noël ?

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