Je me suis promis de varier les petits-déjeuners pour donner envie aux enfants de manger le matin et, par extension, les faire sortir du lit.

Dit comme ça, ça paraît simple. Bien sûr j’ai un peu oublié, dans mon enthousiasme, que pour préparer le petit-déjeuner, il faut se lever plus tôt que d’habitude (la galère). Ce qui, toujours par extension, signifie aussi se coucher plus tôt que d’habitude (la misère) et SANS LIRE (comble de la misère).

[Parce que, entre parenthèses, se coucher tôt c’est bien, mais à quoi ça sert quand on lit jusqu’aux aurores, hein, je vous le demande ??? Bon, ça c’est z’Homme qui parle. Comme il lira pas ce billet, je reconnais qu’il a raison, Sinon, je l’avouerais pour rien au monde, faut pas déconner. ]

Mais revenons à nos moutons. Varier les petits-déjeuners, donc. Parce que la trilogie pain-beurre-confiture de nos grands-mères, c’est tout de même un peu lassant. On a beau remplacer la confiture par du Bio-tella et passer de la baguette au pain paysan, les tartines, ça devient vite prévisible.

Les céréales du petit-déjeuner seraient diététiquement intéressantes si les enfants les choisissaient dans la catégorie muesli ou pétales de maïs nature, plutôt que chocatrucs et autres machins fourrés-glacés. Hélas ! Avec un marché hexagonal estimé à 755 millions d’euros par an*, il ne faut pas attendre des industriels qu’ils valorisent un produit nutritionnellement intéressant mais commercialement peu attractif. Ils préfèrent miser sur des produits transformés contenant du sucre à haute dose et des matières grasses à outrance mais dont la forme et l’aspect sont tellement plus vendeurs. Faut les comprendre aussi, les pauvres.

Reste  le petit-déjeuner anglo-saxon : œufs brouillés-bacon-haricots bancs en sauce tomate sucrée. Je sais pas vous, mais moi ça me brouille un peu l’estomac … sans compter que ma nature de flexitarienne se rebelle à l’idée d’ingurgiter autant de protéines animales dès potron-minet.

Ce matin, prise par le temps, je décide de faire simple : je vais chez le boulanger et ramène de la baguette et des viennoiseries. Je pose tout ça sur la table et là, surprise, je fais l’objet d’un tir groupé:
– « Tu sais combien y’a de glucides dans un petit pain au chocolat ? » m’assène le grand.
– « C’est pas terrible pour ma ligne » me reproche la cadette
– « Ça veut dire quoi la ligne ? » demande le petit dernier.
Leur esprit critique me ferait presque plaisir si je n’avais  pas affronté la pluie et la grisaille matinales pour aller le chercher, le p’tiit déj. J’ai bien dit « presque ». Comme dans « pas du tout ».
L’ado continue, maussade :
– « C’est une explosion de gluten ton truc et la baguette c’est du sucre à l’état pur. T’as pas trouvé du pain complet ? »
– « La prochaine fois, si tu pouvais prévoir des fruits frais coupés en quartier et une crème Kousmine, je préférerais », rajoute la cadette.
– « Ça veut dire quoi Kousmine ? » demande le petit dernier.
Je me contiens à grand-peine quand arrive z’Homme, le cheveu hirsute et la mine hagarde :
– « Ben ma chérie, t’as pas pris de croissants ? »

C’est généralement à ce moment-là que j’envie mes copines célibataires.
Et que je comprends mieux mon père quand il nous conseillait de ne pas manger notre pain blanc.

*Source : Sciences et avenir http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20131113.OBS5087/quelles-cereales-pour-un-petit-dejeuner-ideal.html,

 

            

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