Avec z’homme on a prévu un dîner en tête-à-tête pour fêter nos 30 ans (?!), pas nos noces de perle mais le jour de notre rencontre, un peu notre Saint-Valentin perso quoi.

Comme c’est un lundi, je suis à l’arrache, entre le bain du dernier et un interminable coup de fil à l’Apple Care pour remettre ma bibliothèque iPhoto au milieu du village. Pas le temps de coordonner ma lingerie ni de mettre la main sur mes boucles d’oreilles fétiches. Mais comme dirait l’autre, c’est l’intention qui compte. Je m’aperçois dans la voiture que ma jupe est un peu trop courte et dévoile quelque peu mes bas autofixants (vous savez, le truc qui colle à la cuisse et devient gênant au bout d’une heure, top). Je ne voulais pas lever le voile mais voilà : z’homme a tout vu et ne voit pas où est le problème. D’autofixants ils passent sans transition à autofilants puisqu’arrivée au resto, je constate avec horreur qu’une maille c’est fait la malle. En l’occurrence il n’y a pas de maille qui m’aille, bien que z’homme ne voit toujours pas où est le problème. Je vous ai déjà parlé de ses problèmes de vue, non ?

Il me reste à déguster une assiette de légumes oubliés – que je me souviens pourtant avoir déjà goûtés – en tirant sur ma jupe pour cacher mes bas que le serveur ne saurait voir, d’autant qu’ils filent un mauvais coton. Et coton ça l’est quand le personnel zélé passe et repasse m’empêchant de retirer au bas mot le maudit bas, voire la paire, parce qu’à deux c’est mieux et ensemble c’est tout. J’accepte mon sort funeste et brandy au nez d’un z’Homme encore sobre les lettres qu’il m’a écrites il y a 30 ans et dans lesquelles il me déclarait sa flamme – déjà. Comme quoi garder des vieilleries, ça a du bon. Lui qui râlait sur la cave en désordre et sur ma soi-disant incapacité à faire du vide, le voilà tout ému, à lire des textes gentiment niais sur du papier à lettres qui sent la moisissure, et pas la noble. A propos de champignons, ceux qui nous sont servis accompagnent à merveille les Saint-Jacques à la Bigoudène. Comme je ne suis palourde, je préfère rester muette comme une carpe et lui laisser son quart d’heure de nostalgie, voire plus. Au moment du dessert, je lui demande tout de même de mettre le turbot pour ne pas nous in-crustacé. Et pour éviter que la soirée ne se termine en queue de poisson.

Telle une moule à son rocher, je m’agrippe à Z’homme pour sortir du restau la tête haute mais la jambe filée. Galant devant l’éternité, il me compare à une étoile. Filante bien sûr.

8 commentaires sur “Perle rare”

  1. Ca y est.. On se lance dans le calembour maintenant. C’est pas comme ça qu’on a le Goncourt, ma belle… Mais je dois reconnaître que s’il y a beaucoup de calembours hâtifs sous ta plume, il y a aussi quelques calembours bons.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *