Pas d’alcool et des jus de fruits chauds pour cause de pénurie de glaçons. Le service, jamais rapide en Inde, est au ralenti, voire à l’arrêt sur images. Notre vue imprenable sur le front de mer aurait pu être sympa s’il ne s’était mis à pleuvoir dru, mettant un terme prématuré à la beach party. Bonne année !

Reste à espérer que 2015 ne sera pas à l’image de ce réveillon indien, à mettre au bêtisier familial. Après 2 semaines passées en Inde, nous sommes tout à fait conscient des spécificités du service indien, souriant mais désorganisé. Nous ne sommes donc pas surpris d’attendre une bonne demi-heure pour recevoir la carte et autant pour passer commande. Mais voir revenir le serveur encore un peu plus tard pour nous informer que la boisson commandée n’est plus disponible nous a tout de même un peu secoués. D’hilarité dans un premier temps. Quand les verres sont enfin arrivés, les jus étaient chauds. Le générateur électrique est tombé en panne, nous explique le serveur, donc pas de glaçons. Là on a commencé à rire jaune. Normal dans ce coin du monde me direz-vous.

Après un peu d’hésitation, z’Homme et moi tentons le plateau de fruits de mer et sa langouste de 1 kg. Je sais, c’est dément. Les enfants ont choisi chacun un autre plat ce qui leur a valu de manger l’un après l’autre : les indiens ne connaissent pas le multitasking en cuisine. Servi en dernier, ledit plateau vaut son pesant de crustacés à condition bien entendu de savoir décortiquer les bestioles à la main. Car ici, point de pinces, piques et autres ustensiles. La fourchette c’est pour les mauviettes. C’est la main ou rien.

Là je ne ris plus. Je grince même des dents mais z’Homme, zélé, se met au travail. Je déclare forfait. Pas grave. J’ai repéré une banana split version indienne. La rapidité du service étant ce qu’elle est, je n’ai plus faim quand elle arrive ; tant mieux parce que c’est le moment que le ciel choisit pour ouvrir ses vannes. En grand. L’eau est tiède mais, comme le fait fort justement remarquer le benjamin, elle mouille quand même. Adieu donc le feu d’artifices et la beach party dans la baie illuminée par le phare.

Cette soirée peut-elle empirer ? Nous nous replions à l’intérieur du restaurant qui nous accueille de son Odeur Fétide Non Identifiée sur fond de hard rock indien tonitruant. Nous décrétons à l’unanimité que la banane ne vaut pas ce sacrifice et prions pour que l’addition soit rapide et sans douleur. Heureusement, elle ne nous déçoit pas.

Enfin sortie de cette expérience traumatisante, je me tourne vers z’Homme :
« Il est seulement 11 heures, si on allait prendre un verre ? »
« Ben y’a pas d’alcool dans le coin»
« Heu … une tisane alors ? Un thé chaï ? Une eau minérale sans glaçons ? »
L’aîné fait la grimace :
« Je préfère rentrer ; au moins je peux envoyer des SMS à mes potes »
La cadette lance pour faire bonne mesure :
« De toutes façons, c’est pourri ici, y’a pas d’ambiance »
Quant au benjamin, pour ne pas être en reste, il dort quasiment debout.
O.K.
J’ai la réponse à ma question. Ce réveillon vient de faire une entrée fracassante au bêtisier familial.

Pas sûre finalement que mon père avait raison quand il disait : réveillon pluvieux, réveillon heureux !

 

 

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1 commentaire pour “Nouvel An indien”

  1. 1.MDR. C’est bien fait, bande de snobinards. A-t-on idée aussi d’aller au Kerala juste pour réveillonner et alimenter ainsi vos prochains diners en ville ?
    2. Ton captcha m’a encore renvoyé dans les cordes. Faut dire que vos soustractions commencent à devenir difficiles

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