C’est le dernier entraînement des arts du cirque pour l’année scolaire. Avant de boire un verre pour fêter le presque début des vacances, les parents sont invités à s’essayer aux différents ateliers de jonglerie, équilibrisme et autres numéros aériens. Sans se transformer en bouffons, si possible.

La monitrice accueille la petite troupe de parents censés se livrer, pour cette dernière séance, à de périlleuses acrobaties avec leurs enfants. Nan j’rigole. Des petites cabrioles ça suffira. Sous sa houlette, les consignes sont données puis le troupeau se disperse et babille-bêle bêle bêle. J’ai beau être un bélier, au sens astrologique du terme bien sûr, j’ai dû mal à foncer. Alors je moutonne avec les autres et même je panurge (j’ai vérifié, ça existe). C’est qu’en ce moment je traîne la Zavatta, c’est mon talon d’Achille, parce que je suis sur les rotules ou sur les Knie comme on dirait chez nous. Mon Auguste fils ne s’en laisse pas compter et me demande de tenter carré-ment le trapèze. La monitrice fait les yeux ronds. Elle n’a pas la bosse des maths, du coup j’arrête mes figures plus géométriques qu’artistiques. En parallèle, fiston joue à faire l’équerre sur la barre ; il est à l’aise-Blaise sur le trapèze et je ne dis pas ça pour la rime, enfin pas seulement. Comme il ne manque Pinder, il m’entraîne vers le cerceau. Ce grand cercle, qui n’a jamais vu de poètes disparus, ne m’incite pas à grimper là-haut, sur cette montagne. Je m’exclame : « hula », et hoop il se dirige déjà vers l’atelier tissu. Il s’agit de deux bandes d’étoffe rouge accrochées au plafond qui me paraissent plutôt Cotton, comme ce Club. Impossible de monter à la force du poignet, donc je préfère baisser les bras. Me voilà dans de beaux draps. Ça suffit les clowneries, je vais pour jongler mais les balles se font la malle, le diabolo est diabolique et les assiettes chinoises débridées. Je tente l’équilibre instable sur les cannes et réussis un festival de chutes, heureusement qu’ils ont déroulé le tapis. Je commence à Boug(li)oner avant de remarquer que les autres parents ont tous décanillé au buffet apéritif. C’est sûr, c’est moins rasoir que de perdre l’équilibre sur le fil. Je me joins à eux, dépitée. La piste aux étoiles, c’est pas pour moi mais chap(it)eau bas pour les artistes !

2 commentaires sur “Équilibre instable”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *