Les Français de l’intérieur nous les envient, ces trois frontières. Et ils ont raison : travailler en Suisse, faire ses courses en Allemagne et vivre en France, c’est le tiercé gagnant.

A contrario, si tu travailles en France, que tu fais tes courses en Suisse et que tu vis en Allemagne, cherche pas, t’es dans l’écurie perdante.
Moi, ce que j’aime par-dessus tout dans le trinationalisme, c’est la diversité culturelle. C’est vrai, prends l’exemple de la ponctualité. En Suisse, pays de l’élite horlogère, si tu te pointes à l’heure annoncée pour une réunion, vu que les gars viennent tous en avance, t’es automatiquement en retard, tandis qu’en France t’as tellement d’avance quand tu viens à l’heure que les autres te croient en plein décalage horaire. Y’a que les allemands pour être pile poil pünktlich, c’est net et sans bavures.

Honnêtement, j’aime l’Allemagne et ses Umlaut mais je suis admiratrice des Suisses. Que peut-on leur reprocher, à part d’avoir rejeté les 6 semaines de vacances pour tous et de mettre des chaussettes dans leurs Birkenstock ? Rien. Nix. Nada. Moi je trouve que la neutralité c’est reposant et j’aime bien Déjeuner En Paix. Juste pas chez eux, parce que le resto est hors de prix.

À se fréquenter les uns les autres, on finit par accepter nos petits travers. Par exemple, j’ai découvert que si les Suisses sont platement neutres, les Allemands sont singulièrement bipolaires. Leurs programmes sur Arte te donnent envie de mourir par pendaison alors qu’ils sont les inventeurs des fraises Tagada. Haribo macht Kinder froh et Arte fait froid dans le dos. Pareil, ils te collent des poteaux carrés à la finale de foot de 76 alors qu’ils ont occupé intelligemment des millions d’enfants avec leurs Playmobil. Si ça c’est pas du dédoublement de personnalité, j’y comprends plus rien.

De l’autre côté du Rhin allemand, on est devenus directement dépressifs, peut-être à cause de ces histoires d’assurance-maladie. Si impossible n’est pas français, imposable l’est entièrement devenu. Je me prends un gros coup de déprime à chaque fois que je me mate #MoiPresident. Sinon, pour varier les plaisirs, y’a aussi les grèves, les manifs, la loi Travail et les attentats. Je crois que le burn-out me guette.

 

(Billet paru dans le Dreiländer News N°1, septembre 2016)

3 commentaires sur “Dreiländer burn-out”

    1. Hello Papy grincheux, ça faisait longtemps ;-))
      Dreiland News vient tout juste de paraître et n’est pas diffusé par abonnement mais en boîte aux lettres. Allez, va, je t’en mets un exemplaire dédicacé de côté ;-))
      PS : 2 numéros par an sont prévus.
      PPS : tirage 20 000 exemplaires
      PPPS : dans la région frontalières exclusivement, Bâle et pays de Bade compris.

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