Drôle de drame ou plutôt drame pas drôle qui nous rappelle à quel point les acquis de la liberté sont fragiles. Je n’ai jamais été une inconditionnelle de Charlie Hebdo mais la liberté d’expression, fut-elle outrancière, est une valeur essentielle dans toute démocratie qui se respecte.

Surtout quand les trublions ont du talent et savent mettre en lumière, à coups de gros titres bien sentis et de traits de crayons bien traçés, les contradictions de la société toute entière. La bande à Charlie étaient un peu comme un Jiminy Cricket en mode trash ; une super-conscience qui aurait pris la gueule de bois et qui, sans ignorer les principes moraux, nous rappellerait qu’on peut tout de même en rire. Et même que ça fait du bien d’en rire.

Alors « dégommer » des journalistes parce que ce qu’ils écrivent nous déplaît ou nous offense ? Comme le disait si justement Stéphane Charbonnier, alias « Charb », suite à l’attentat contre son magazine en 2011 : « moi non plus je n’suis pas d’accord avec ce qui se dit dans les églises, les mosquées et les synagogues, mais je les fait pas sauter pour autant. ».

Les assassins de Charlie ont fait de sa bande des martyres, tombés au nom de la liberté. Ils ont fait d’eux des héros. Et ont rassemblé des millions de français de toutes confessions autour de cette valeur centrale de la République qu’est la liberté.

De là haut, la bande à Charlie doit reprendre en chœur le refrain de Florent Pagny qui leur a coûté la vie mais leur vaut notre reconnaissance éternelle :

« Je peux bien vendre mon âme au diable,
Avec lui on peut s’arranger,
Puisque ici tout est négociable, mais vous n’aurez pas,
Non vous n’aurez pas,
Ma liberté de penser. »

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