Depuis le dimanche de Pâques, z’homme est de bonne humeur. Ça doit être le chocolat. Celui que le lapin a planqué dans le jardin. En l’occurrence, la lapine. Mais je ne vais pas lever le lièvre, encore moins la levrette, car je sais de source sûre que z’homme lui a mis la main au panier.

Le chocolat, c’est bien connu, est un puissant antidépresseur et Pâques marque la fin de la Carême, donc le début des (ré)jouissances. Et puis, le week-end pascal a le bon goût de tomber au printemps qui, c’est bien connu, vous change un z’homme. Il se lève en sifflant car 1° il fait beau et 2° il va pouvoir nettoyer les sols. Bref, le bonheur selon z’homme. Ma petite fée du logis passe l’aspirateur en peignoir, dans le plus pur style Maître Yoda, qui d’ailleurs que l’on se moque de lui n’aime pas. Après l’aspi vient la serpillère et là sa bonne humeur s’altère car nous sommes quatre à fouler invariablement les surfaces encore humides. En clair et en décodé : là où il passe, la famille repasse et sa gaité trépasse. C’est que les enfants et moi répondons mal aux injonctions du type « attends 10 minutes que ça sèche ». Car 10 minutes, c’est quand même un peu le bout du monde. En 10 minutes, l’ado envoie 37 textos, la pré-ado s’abonne à 18 nouvelles chaînes You Tube et le petit étale ses Pet Shops dans toute la chambre. Et moi, j’ai le temps d’écrire ce billet. Enfin, les 3 premières lignes. C’est vous dire.

Je sens l’hostilité qui monte en z’homme, confirmée par un « Got verdammi noch e mol !». Preuve, s’il en fallait, que z’homme, qui peut être doux comme un agneau, n’est pas un agneau de Dieu. A défaut d’aimer la chaire, il a un penchant pour la bonne chère et une inclination, mais carrément genre tour de Pise, pour la chair tout court. Ce qui le perdra car j’exploite sans vergogne cette faiblesse en l’appâtant de mes appas. Je sais qu’une fois la mise en rut lancée, plus rien ne l’arrête, même pas – tenez-vous bien – des traces de pas dans l’entrée ! Faible est la chair car tombe le peignoir et la suite de l’histoire n’est pas à mettre entre toutes les mains. Surtout quand elles s’adonnent à des jeux de vilains. Quand, un peu plus tard, z’homme se pique de reprendre le lavage des carreaux, qu’il fait comme un as, je n’ai pas le cœur à l’en dissuader. Certes, sa rapidité n’est pas son atout mais c’est le roi du travail soigné. Ayant repéré les traces de semelles, il prétend que nous le prenons pour notre valet. Nous protestons en chœur. Mais au moins maintenant, il le dit avec le sourire. Sacré printemps, va !

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