Avec z’Homme,  nous ne fêtons pas la Saint-Valentin mais le jour de notre rencontre. C’est plus pratique pour trouver une table au resto. Cette année, on s’est laissé tenter par la conférence TedX « Amour, la tête, le cœur, le ventre et le sexe. »

Une conférence programmée dans le cadre de Strasbourg mon Amour, joli piège marketing concocté pour revisiter la Saint-Valentin sans en avoir l’air. Pas grave, Strasbourg vaut bien ce détour. Et puis deux jours après la sortie officielle des 50 nuances de Grey, l’amour – et pas le platonique – était au menu. Les orateurs  – et surtout les oratrices – du TedX ne nous ont pas déçu : conseils en durée de vie ensemble, orgasme féminin décrypté et, cerise sur le gâteau, bijoux-moulages de sexes féminins (!).
Si l’idée de porter l’empreinte de mon clitoris en broche ne m’emballe pas, pas plus d’ailleurs que celle de contempler les parties intimes de mes copines en sautoir, j’admire tout de même l’inventivité de l’artiste. Dans le cadre de ses recherches autour de la séduction dans les relations hommes/femmes, Carole Deltenre a cherché le bijou masculin par excellence, la chevalière, grâce à laquelle on signait autrefois des documents importants. Puis, elle a détourné cette ‘bague sceau’ pour en faire un bijou féminin en remplaçant le signe familial par le clitoris d’une femme.

En portant sa propre bague sceau, la femme affirme l’existence de son corps dans une société phallocrate et questionne le fait de s’exposer comme objet de pouvoir.

Voilà qui fait réfléchir. Surtout quand les best sellers du moment glorifient la soumission féminine au principe masculin. Exposer son intimité peut paraître choquant (et certaines pièces ont été censurées plusieurs fois lors d’expositions à Londres, Paris, et Taipei) mais peut être vu comme une revendication féminine à une époque d’ultra réalité de la pornographie et de marchandisation du corps de la femme.
Le point commun entre les scènes BDSM même édulcorées des 50 nuances de Grey et le moulage des parties sexuelles destiné à être sinon montré du moins porté, c’est de libérer la parole autour de la sexualité féminine.
Cette liberté m’est précieuse. Surtout quand l’amour lui sert d’écrin.

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